L’époque moderne puise ses sources dans le bas moyen age et connaît les évolution suivantes :
Saint Augustin introduit les 7 disciplines fondamentales (grammaire, rhétorique, logique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie) faites pour donner des repères sensibles. Charlemagne propose de passer des choses visibles à la contemplation des choses spirituelles. Le début du millénaire voit le renforcement des activités pratiques. La fin du moyen age opte pour créer du nouveau et prépare ainsi les bases de la diversification. Cette diversification suit des phases comme au moyen age, plus sensibles conceptuelles ou concrètes. les courants qui perdurent de nos jours sont formés (la « tête mieux faite », la capacité à « bien juger pour bien faire », la morale, la capacité à déterminer soi-même ses devoirs.
La révolution française introduit l’idéal de compétition, la sélection des élites et le développement tous azimuts des savoirs. Le développement du « lire écrire, compter » correspond avec les débuts de la mondialisation. C’est juste avant le début de la crise de conscience des limites de cette techno mondialisation que fait irruption « le centrage sur l’individu ». C’est le moment du décrochage entre le niveau d’études et le type de responsabilités que chacun peut raisonnablement obtenir dans sa vie active. Ce décrochage met fin au mythe : « plus je sais, plus je peux ». Ce qui ne veut pas dire qu’à un niveau plus profond il n’y ait pas un décrochage à propos du mythe du savoir lui-même qui est pour certains assimilé à une croyance comme une autre.
Ce décrochage paraît, de toute façon, lié à des causes profondes.
L’organisation générale des apprentissages a beaucoup de mal à prendre en compte l’état de la mondialisation actuelle, le développement des « sciences cognitives », la révolution de l’hyper-texte ainsi que la forme d’intelligence et l’orientation singulière de chaque individu.
Nous entrons dans l’ère de l’information, dans la société de la connaissance et nous n’en avons pas tiré les conséquences.
La question de l’éducation proprement dite flotte dans un no man’s land entre des supposés parents idéaux et des impératifs sociétaux qui vont toujours dans le sens d’un meilleur rendement.
Tout ce qui a fait la force de l’accumulation des siècles précédents rencontre des limites évidentes.
Tout se passe comme si la période de la monoculture intensive qui a été mise en place (au propre comme au figuré) était terminée.
Mais même si ce n’était pas le cas, trop de découvertes, ces trente dernières années, nous poussent à mettre en doute la nature de ce que nous partageons réellement.
Revisiter les connaissances avec plus de prudence paraît donc essentiel.
Introduire d’autres rapports à la connaissance indispensable.
Comme ce que nous partageons fonde le concept d’humanité avec son intérêt profond pour la diversité, gardienne des dérives totalitaires, il paraît important de refonder des axes éducatifs permettant de gérer le même et le différent.